vendredi 1 mai 2015

Aéré Lao: Le Khalif et son peuple jusque dans sa dernière demeure

Ilfaisait à peine le quart de 07 heures que les prémices d'une journée peu ordinaire se percevait déjà aux abords des cimetières de Boumaye .
Des voitures et charrettes garées  devant la grande porte ,perturbent l'ambiance jadis calme lieux.

Les oiseaux ,attiraient par l'ombre produit par les nombreux et robustes arbres qui peuplent la nécropole,quittent un à un  les branches des végétaux  au fur et à mesure que les lieux se  remplissaient .

Petit à petit des groupes se forment rapidement et à un rythme effréné,le grand hangar se remplie en un rien ,tandis que certains marabouts comme,il est de coutume dans pareils cas ,se lancent dans leur exercice  favori de conscientisation des mortels à travers des sermons . D'autres fidèles ,chapelets à la main  se concentrent devant des tombes de proches déjà partis,afin de prier pour le repos de leur âme.

La cité se remplissait encore plus rapidement en même tant que le thermomètre culminait à 38 degrés alors qu'il ne faisait que 10 heures. C'était à cette heure d'ailleurs que le crieur publique avait annoncé le début de l'enterrement mais la rumeur circulait déjà qu'il fallait attendre Thierno Madani Tall qui était en route et pas loin. Une demie heure plus tard les gendarmes font leur entrée .Leur premier réflexe fut de sécuriser et de cerner les alentours de la tombe creusé pour accueillir l'illustre disparu pour se prémunir de tout débordement d'une foule de plus en plus surexcitée par des psalmodies du Saint Coran et persécuté par la chaleur et la soif. On sentait alors que les choses sérieuses allaient commencé lorsque l'on aperçu la silhouette de Thierno  Madani Tall ,à coté du maire de la ville et Directeur général de l'APIX  ,un Mountaga Sy à la mine totalement affectée par le deuil.


Rapidement la prière mortuaire est effectuée ,la famille ,quelques marabouts à la tête desquels Thierno Madani ,le maire et quelques privilégiés  accompagnèrent le défunt dans sa dernière demeure.
La foule est encore plus impressionnante quand elle se soulève pour rejoindre la maison de feu Thierno Samsou . Elle rappelle curieusement ,mais dans une version douloureuse  cette fois-ci ,les  jours heureux  de la Ziara de la famille.
Oui,tout le monde est là en effet ,quasiment le même décor ,sinon les mêmes acteurs et cela  donne tout son sens à cette traduction littérale de cet adage Pulaar qui dit que"quiconque veut savoir comment sa mort sera célébrée,peut se mirer sur les éventements heureux qu'il a pu organiser de son vivant".
Toute la population de la ville fonctionnaire comme autochtones,ont tenu à communier  ensemble malgré la peine pour une dernière  marche avec leur patriarche commun.
Ils sont soutenus et accompagnés par les populations des villages voisins et même lointain car la  réputation du sage  a atteint et dépassé depuis longtemps les frontières de son Fouta natal .

Un homme de Dieu ,qui a rempli sa mission sur terre s'en est aller laissant derrière lui regrets et désolations ,mais aussi un merveilleux et riche héritage de par son oeuvre, un legs que son remplaçant à la tête du khalifat à la lourde tâche de perpétuer.

Adama Gaye