mercredi 30 avril 2014

Locales 2014 à Matam : Son mandataire kidnappé ,l' A.P.R forclose à OGO

Pour paraphraser la fable nous dirons,qu 'en politique  que la loi plus voyou est toujours la meilleure et Monsieur Alassane Niane l'aura appris à ses dépends . Ancien adjoint de Modou Fall à l'IDEN de Podor ,actuel IA de Matam M Niane n'aurait jamais imaginé que sa nomination comme mandataire l'aurais mené a un kidnapping en ce 29 juin date limite de dépôt des listes de candidatures aux locales de 2014 dans la commune de OGO dans la région de Matam. Et pourtant les listes de l' A.PR ne seront jamais déposé à la préfecture.Des inconnus ont intercepté M Niane à Ourossogui l'ont fait entré dans une voiture pour l'amener dans la brousse à 20km de la ville,avant de le libérer à 4heures du matin lorsqu'ils se sont assurés que l'.A.P.R est fort close 
Ce scénario digne de Hollywood la triste fin du feuilleton intitulé" la guerre des quatre n'aura pas lieu" . Et oui,à malin ,malin demi,cette tragédie fratricide qui faisait qu'entre Abou Lo de l'ARTP ,Kalidou Diallo ancien ministre , Amadou Kane et Abou Diallo Ballèle ,chacun voulant s'accaparer de  tout et rien pour son frère et camarade s'est soldé par un zéro pointé pour tous . l'opposition peut alors se la couler douce ,certains d'avoir ramasser le butin de guerres des caïds à cause de la rivalité pour le poste de "chef de bandit"
Adama Gaye

lundi 28 avril 2014

Locales 2014 à Madina Ndiathbé:Quand l'A.P.R scie la branche sur laquelle elle est assise

La communauté rurale de Madina habituée à tomber dans l’escarcelle de l’opposition à chaque élection locale depuis 2000,risque à nouveau  aussi de confirmer sa réputation de commune rebelle . Et pour cause l' A.P.R a  décidé défoncer la porte par laquelle elle entré au pouvoir dans le département de Podor  et de se  passer de  la quintessence de la liste qui avait raflé la mise en 2009 avec la coalition " Benno Siggil Sénégal "  . Aussi le jeune Amadou Thiam tête de liste majoritaire en 2009 de même que Abdoul Ndiath,Nouhou Diallo ,Ramata Tall tous membres fondateurs de l'A.P.R de Madina ,appuyé par l'ancien député Kalidou Dieng qui avait fini de faire sa démonstration de force lors des dernières législatives en faisant mains basse sur les principaux villages de l'Ile tel que Cas-Cas et Dounguel et avant de rallier le parti du président . Mais tout ce beau monde a été défenestré par une commission de départementale composée de Maham Diallo PCA de Dakar Dem Dikk Moussa Abdoul Thiam député à l'assemblée nationale ,Cheikh Oumar Anne ,Amadou Niang Dahra et Kalidou Kane chef de cabinet du ministre de l'intérieur. En lieu et place ils ont remis le césame qui autorise  toute liste à partir sur les couleurs de l'A.P.R à  l'autre groupe composé de  Demba Ba qui militait à Dahra Halayebé et qui vient de transférer son vote à Cas-Cas ,Thiai Diaby,et Mama Hammé Niang de Aram. La conséquence immédiate et que les fils  bannis ont crée leur propre liste et décider de partir sur les couleurs du R.P.Ils tiendront une conférence de presse pour expliquer le choix d une commission départementale dont les décisions selon eux n'ont été  orienté et motivé que par des règlements de compte . En tout cas l'A.P.R risque gros si les pendules ne sont remises à l'heure par le maître des lieux Macky Sall himself .


mardi 22 avril 2014

Le début des conséquences du recensement calamiteux de l' A.N.S.D

Fouta Men Infos l'avait dénoncé en son temps en produisant plusieurs articles sur le sujet ,mais cela n'avait ému personne . Aujourd'hui il apparaît évident que le recensement général de la population effectué en 2013 est une aberration caractérisée.Va t- on nous faire croire que depuis 2002 quand nos braves enseignants ont commencé à apprendre à leurs élèves que la population du Sénégal est de 12millions d'habitants que tout stagne depuis?Alors que nous savons que nos populations africaines marquées par leur jeunesse double tous les dix ans. On veut nous faire croire que le recensement n 'a fait enregistré qu'une hausse générale de 2.5% soit 500 000 milles personnes de plus à travers tout le pays en 10ans .On a pas besoin d'être expert où spécialiste pour se rendre compte que ce sont là des chiffres erronées. La modestie des motivations allouées aux agents recenseurs(1000francs/jour) combinée au facteur du temps compressé pour des raisons économiques et  à la complexité du questionnaire qui s'était élargi à l'habitat et à l'élevage a fini de biaiser ce travail o combien important pour notre pays. Beaucoup de personnes ne  sont alors pas du tout recensé à l'image de votre serviteur et de l'ensemble de ses collègues du collège de Aéré Lao ,et plusieurs quartiers de cette même ville par exemple. Première conséquence inentendu la baisse du quota de conseillers alloués à la ville de 40à 46 .Aéré Lao perd ainsi son titre de la plus importante population électorale du département à cause d'un recensement fait dans la précipitation.En attendant, le résultat définitif  sur la classification des ethnies une autre patate chaude avec l' inquiétante  subdivision de la seule ethnie peuls en plus de cinq groupes risque davantage de ternir la qualité du travail de l'A.N.S.D
Adama Gaye

dimanche 20 avril 2014

SENEGAL-ELECTIONS Bokidiawé : le candidat du mouvement ‘’Pellital’’ reçoit le soutien de ‘’Bes du Niak’’

Doumga Wouro Alpha (Matam) – Elimane Fall, étudiant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui veut briguer la mairie de Bokidiawé, sous la bannière du mouvement ‘’Pellital’’(Conviction), a reçu, samedi, le soutien du mouvement ‘’Bes du Niak’’ en déplacement au village de Doumga Wouro Alpha.
La délégation de ‘’Bes du Niak’’ composée d’une trentaine de personnes était dirigée par le député Omar Sy.

''Nous sommes venus ici (…) pour soutenir notre frère, Elimane Fall, candidat pour le poste de maire de la future mairie de Bokidiawé, lors des élections municipales du mois juin’’, a déclaré M. Sy à la presse.

''Nous sommes très réjouis. Le jeune étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar Elimane Fall, leader du mouvement indépendant appelé Pellital a choisi notre parti pour aller à la conquête de la future mairie de Bokidiawé’’, a-t-il ajouté.

Pour Elimane Fall, ‘’Pellital’’ et ‘’Bes du Niak’’ ‘’ont les mêmes visions’’. ‘’Notre ambition est de développer notre localité, notre département, notre région, voire notre pays sous le label du mouvement’’, a-t-il assuré.

MMT/OID

Installation du comité scientifique pour l’hommage à Guélaye Aly Fall : Le Grand Théâtre veut immortaliser le Chantre du Pékaan

Le nom de Guélaye Aly Fall ne tombera pas dans l’oubli. «Cet artiste doublé de poète au talent incontesté» mérite, selon le directeur général du Grand Théâtre de Dakar, un hommage. D’éminents enseignants, professeurs d’universités et chercheurs ont constitué samedi dernier le comité scientifique qui donnera une orientation à cet évènement prévu le 19 avril prochain.
Un hommage sera rendu à Guélaye Aly Fall le 19 avril prochain au Grand Théâtre national. C’est le vœu des organisateurs à travers un communiqué parvenu au journal Le Quotidien. Dans sa volonté de célébrer tous les acteurs sénégalais disparus, le directeur du Grand Théâtre, Keyssi Bousso, initiateur de ce projet, n’entend pas déroger à la règle pour cet illustre fils qui a marqué la culture du pays. Pour ce faire, le Grand Théâtre «fidèle à sa vocation de pôle d’excellence, de diffusion et de promotion de la culture sénégalaise» a mis en place samedi dernier, un comité scientifique pour l’hommage. Ce comité, informe-t-on, se chargera de donner une orientation à l’ébauche du programme déjà élaboré par le Grand Théâtre et qui se résume en trois axes : le colloque, l’exposition des œuvres d’art et une soirée artistique.
Il faut noter que des réunions de préparation de l’évènement se tiendront tous les samedis à partir du 22 février prochain. Et c’est pour donner un cachet particulier à cette rencontre que des enseignants et chercheurs de renommée ont été conviés à un débat d’idées, histoire d’accompagner la réalisation de ce programme.  Selon le communiqué rendu public, le Grand Théâtre voudrait surtout «donner un caractère scientifique à cet hommage en revisitant les multiples facettes de Guélaye Aly Fall comme poète, chanteur et historien». Car le défunt «mérite que l’on se penche sur sa vie et son œuvre», souligne-t-on. Au sein du comité scientifique, l’on retrouve entre autres : Amadou Ly, Professeur à l’Ucad (président du comité), Dr Hamady Bocoum, directeur de l’Ifan, Pr Oumar Ndiaye de l’Ugb, M. Adama Diallo, cadre au ministère de la Culture, Pr Abdoul Sow de l’Ugb, Pr Ibrahima Wane de l’Ucad, M. Abdou khadre Gaye, représentant Abdoulaye Makhtar Diop Grand Serigne de Dakar, Amadou Tidiane Wone, ancien ministre…
Guélaye Aly Fall est «un artiste et maître incontesté, un grand poète qui a su chanter le Fouta à travers le Pekaan, caractérisé par l’usage exclusif de la voix qui nous plonge dans les rouages du mystère de la culture peul par l’entremise que les pêcheurs des trois rives sénégalaises entretiennent avec l’eau et leur métier», renseigne le communiqué.

justin@lequotidien.sn

jeudi 17 avril 2014

Locales 2014: Aéré Lao la page du consensus déchiré

A peine sort-on d'un week end qui laissait  présager un consensus large autour du directeur de l'APIX , Monsieur Mountaga Sy candidat à la mairie de Aéré Lao , que l'espoir  chimérique pour tout analyste politique ,de voir toute une ville avec une seule liste aux élections locales s'est complètement envolé . Et pour cause ,Samba Hawa Ly ,maire sortant et  ses partisans ,contrariés par les investitures  proposés , ont décidé de claquer la porte et de   plonger dans la course aux locales sous leur propre bannière. Selon nos investigations , ils ont trouvé un point de chute chez l'IPD de Ibrahima Abou Ngueth et comptent mobiliser tous les frustrés . Il faut dire que la mayonnaise refuse de prendre entre ce camps issu des entrailles du  PDS, vaincu aux présidentiels de 2012 et le l' A.P.R dit authentique leur bourreaux . A cela s' ajoute le douloureux épisode de l'élection du maire sortant contre la candidate de barobé d'alors Madame Coumba Talla , élection qui a laisser séquelles pénibles ,une guerre froide et latente  entre les deux clans . L’arrivée de Mountaga Sy en un homme un consensuel laisser entrevoir une lueur de trait d'union entre les différentes sensibilités mais la rivalité a eu raison de semblant d'union autour du futur maire et le cocktail Molotov  a fini par exploser. Affaire à suivre .
                                                                    Adama Gaye

TOMATE : Les producteurs du Fouta dans le désarroi

Des pertes de 5 milliards de francs Cfa planent sur les producteurs de Podor. C’est la psychose dans la Vallée du fleuve Sénégal. Malgré des productions record de tomate cette année, les producteurs sont en train de voir leur production pourrir entre leurs mains, faute de moyens d’écoulement. Le préjudice risque d’atteindre cinq milliards de francs Cfa.
Après les producteurs de Dagana la semaine dernière, ceux de Podor lance un cri de détresse. En effet, si l’oignon se porte à merveille (voir ailleurs) dans cette zone, il reste que la filière tomate risque tout simplement de mourir de sa belle mort, selon les producteurs. Car, selon Mamoudou Sall, porte-parole de l’association pour la défense des intérêts des producteurs d’oignons de la vallée, au niveau des localités telles que Boubé, Ndiawar, Guiya, Nianga, Niandane, Diatar, Wouro Madiwou et Guédé chantier, les producteurs peinent à écouler leur forte production. Ce producteur de Niandane, que nous avons trouvé en pleine récolte dans ses champs, soutient que leur plus grand problème aujourd’hui est de trouver des camions pour écouler la production vers les unités industrielles. Ce d’autant plus que les infrastructures de conservation sont inexistantes dans la zone. Et avec la chaleur qui prévaut dans cette partie du pays, la production risque tout simplement de pourrir. Ainsi, pour s’épargner une double perte, ils ont commencé à se débarrasser de leur production à vil prix. Mamoudou Sall confie que le kilogramme de tomate est aujourd’hui bradé à 51,5 francs Cfa le kilogramme alors que le carton de tomates de 25 kg est vendu à 1 250 francs Cfa sur le marché.
A Podor, Mbaye Sall souligne que ce sont plus de 800 hectares qui ont été emblavés pour des rendements moyens de 30 tonnes à l’hectare. Ce qui fait, selon lui, qu’il y a une véritable urgence à aider les producteurs à écouler cette production avant qu’ils ne perdent tout ce qu’ils ont eu à investir. Même si l’espoir est encore permis, d’ici quelques semaines, le désastre pourrait se produire, selon ces producteurs qui projettent les pertes à plus de cinq milliards de francs Cfa. Ces producteurs sont aussi préoccupés par cette maladie qui a fait son apparition dans leurs périmètres agricoles depuis l’année dernière et qui ne cesse de gagner du terrain. M. Sall et Mbaye Sall demandent ainsi une meilleure implication de tous les acteurs pour que des mesures pratiques soient prises afin que le mal soit éradiqué.

mercredi 16 avril 2014

SENEGAL-ENVIRONNEMENT Le Projet de promotion des emplois verts présenté à Matam

Matam, 16 avr (APS) - Le Projet de promotion des emplois verts a été présenté mardi à Matam par son directeur Amadou Lamine Diagne, à travers la thématique : ‘’Gagner sa vie tout en préservant l’environnement et ses ressources’’.
La présentation de ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du Programme de Renforcement et de consolidation des acquis (PRCA), a eu lieu au cours d’une réunion qui s’est tenue dans la salle de conférence de l’hôtel de la Résidence du fleuve de Matam.

D’une valeur de 575 millions de francs CFA, le Projet de promotion des emplois verts est financé par la coopération néerlandaise, à hauteur de 500 millions de francs CFA. L’Etat du Sénégal a complété ce financement par le biais d’un apport de 75 millions de francs CFA.

L’enveloppe est logée au ministère de l’Environnement et du Développement durable, au sein de sa direction des finances et des partenariats (DFVP).

‘’L’objectif du projet est de contribuer à la réduction de la pauvreté par la création d’emplois dans les domaines émergents et de renforcer les partenariats au profit du développement durable. Il contribue ainsi à identifier les filières pourvoyeuses d’emplois verts, en tenant compte des expériences réussies des orientations de la politique environnementale et des acquis des projets et programmes’’, a précisé le Dr Amadou Lamine Diagne.

Il a ajouté que ‘’le projet va prendre en compte les priorités écologiques de chaque zone éco-géographique et celles relatives aux questions de genre pour toucher les couches sociales les plus défavorisées’’.

Il a indiqué que ‘’cette présente mission a pour rôle d’identifier des filières d’emplois verts et de partager avec les autres acteurs dans ce cadre, en tenant des séances de travail avec les différents acteurs locaux (comité de lutte contre les feux de brousse, services administratif, les collectivités locales, les Ong, Ocb, etc.)’’.

Il a rappelé que ‘’les principaux objectifs de la mission consistent à échanger avec les différents acteurs locaux des questions relatives à la gestion des ressources naturelles et de l’environnement’’.

Celle-ci devrait selon lui ‘’identifier les activités existantes des projets et programmes, les initiatives locales en matières de gestion des ressources naturelles et de l’environnement et, enfin, établir une liste des filières à supporter ou à appuyer’’.

MMT/ASG

Adoption d’une loi permettant d’élire des maires alphabétisés en langues nationales

Dakar, 15 avr (APS) – Les députés ont adopté à la majorité, mardi à Dakar, un projet de loi portant modifiant de certaines dispositions dans le code général des collectivités locales, a constaté un reporter de l'APS.
Cette loi abroge l’obligation pour les élus au niveau de l’exécutif local de savoir lire et écrire en français seulement et permet à toute personne qui sait lire et écrire en arabe ou dans les langues nationales d’être élue maire.

Adopté en décembre dernier, le code général des collectivités locales à été retourné mardi à l’Assemblée nationale pour modification d’un certain nombre d’articles relatifs notamment aux langues de travail et d’administration dans les exécutifs locaux.

Le nouveau texte soumis aux députés pour adoption, après examen en commission technique, stipule que ‘’le conseil municipal élit le maire et les adjoints parmi les membres sachant lire et écrire’’.

Si l’ancien code prévoyait l’exigence de maîtriser la langue officielle qui est le français, comme instrument de travail dans l’administration des collectivités locales, le nouveau document ouvre la voie à des personnes sachant lire et écrire dans les langues nationales et en même en arabe.

Lors de la discussion générale qui a précédé l’adoption du projet de loi, les députés ont salué ''une rectification'', dès lors que la majeure partie des collectivités locales sont administrées par des personnes non alphabétisées en langue française.

‘’C’est une décision majeure. Après 54 années d’indépendance, il était temps d’administrer les choses par nos propres langues. Nous avons adopté le code des collectivités locales en 1996. Après 18 années, nous devons faire le bilan’’, a souligné Samba Diouldé Thiam, député de la majorité.

Pour l’opposante Aida Mbodji, cette nouvelle loi ne fait que formaliser une réalité au niveau local. ‘’Des hommes et des femmes compétentes et sans aucune connaissance en français dirigent les destinées des collectivités locales. Dire que sans la maitrise du français, on ne pourra pas diriger une localité est une autre forme de colonisation’’, a estimé le député-maire de Bambey.

Plusieurs députés ont considéré que la modification de ces articles du code général des collectivités locales constitue ‘’un approfondissement de la démocratie et une dignité rendue aux populations au niveau de la base’’.

‘’La langue française n’a pas le monopôle de la compétence. Il est temps de permettre aux populations de se gérer par elles-mêmes dans leurs langues nationales’’, a souligné un parlementaire de la majorité.

Venu défendre le texte devant les députés, le ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Oumar Youm, a été interpellé sur la nécessité de prendre des mesures d’accompagnement pour faciliter le management des municipalités par les langues nationales.

‘’Nous avons pris toutes les dispositions pour procéder à la traduction des documents de travail dans les différentes langues nationales. Il y aura des mesures d’accompagnement dans ce sens’’, a promis Me Oumar Youm.
MTN/AD

mardi 15 avril 2014

Autosuffisance alimentaire : Pape Abdoulaye Seck réaffirme l'engagement du gouvernement

Le ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural, Papa Aboulaye Seck, a visité lundi les sites du Projet de développement agricole de Matam (PRODAM), un déplacement à l'issue duquel il a réitéré l'engagement du gouvernement de porter la production nationale de riz à 1,6 million de tonnes.M. Seck a tour à tour visité les périmètres du PRODAM et les casiers rizicoles aménagés par la SAED, la Société nationale d'aménagement et d'exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé. Selon lui, le gouvernement a pris l'engagement de financer l'agriculture à travers son Programme de relance accéléré de la croissance agricole au Sénégal (PRACAS), en vue de porter la production nationale de riz à 1.600.000 tonnes de riz paddy d'ici 2017. 
Pour ce faire, il a été mis en place un programme d'investissement doté de 5 milliards de francs CFA et d'une durée de 5 ans, en vue de permettre au pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, a indiqué Papa Abdoulaye Seck. Si l'on en croit le ministre de l'Agriculture et de l'Equipement rural, ce financement devrait permettre aux agriculteurs et agricultrices de s'équiper en matériel agricole pour s'assurer de meilleurs rendements. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, les femmes de Matam vont bénéficier de plus de 40 hectares de parcelles aménagées. Au nom des producteurs et productrices de Matam, Mamadou Diop, le président des agriculteurs de la région, s'est félicité du niveau atteint dans l'exécution des projets et programmes d’aménagements hydro-agricole dans cette zone nord du Sénégal. 
Outre les contraintes liées aux aléas de la pluviométrie, les agriculteurs souffrent de "la vétusté et des pannes répétitives" des motopompes des différentes périmètres hydro-agricoles, sans compter les coûts élevés des intrants et la cherté de l'électricité de pompage. Il a invité le gouvernement à apporter des solutions à ces problèmes, pour une atteinte de l'autosuffisance alimentaire qui selon lui passe également par l'augmentation des superficies aménagés, le renouvellement des groupes motopompe, la construction d’un ouvrage pont. Mamadou Diop a par ailleurs plaidé pour l'acquisition de tracteurs à quatre roues, la mise en place des rizeries et de magasins de stockage, la subvention des intrants et équipements agricoles, l’exonération du gasoil et de l’électricité de pompage, la fourniture de semences adaptées aux cultures pluviales, de décrue et au maraîchage. Des solutions doivent en outre être apportées au problème posé par les dettes contractées par les producteurs vis-à-vis des banques et le désenclavement de la zone. MMT/BK/ASG

Locales 2014Aéré Lao :Vidéos compilées de la motion de confiance à la candidature de Mountaga Sy





Locales à Matam : Pellital s’allie avec Bës du ñakk

Le Mouvement Pellital (décision en pulaar) a décidé de participer aux Locales du 29 juin prochain sous la bannière de Bës du ñakk. Son leader, Elimane Fall, annonce dans un communiqué que dans cette optique, un «grand meeting» pour la signature de l’alliance entre le mouvement et le parti de Serigne Mansour Sy Djamil- reconnu la semaine dernière- est prévu samedi prochain à Doumga Ouro Alpha (département de Matam, communauté rurale de Bokidiawé).
M. Fall souligne pourtant que Pellital «a reçu plusieurs offres politiques d’alliance» et fait l’objet de «nombreuses tentatives de chantage pour le dévier de son objectif».
S’il a choisi Bës du ñakk, explique-t-il, c’est «après une profonde analyse de la situation politique». Parce que, selon lui, son mouvement, qui «hante déjà le sommeil des caciques», reste «fidèle à ses principes et orientations» et est «foncièrement engagé à jouer pleinement sa partition dans le processus de construction du pays avec une nouvelle vision». M. Fall rappelle, en conséquence, que «toute tentative de corruption ne sera que vaine». Pellital dit être en train de semer «les bases d’une véritable révolution politique» dans le département de Matam à la faveur d’un «désordre politique établi» dans la zone et se considère comme un «véritable rai de lumière porteur d’espoir et de changement».

hamath@lequotidien.sn

lundi 14 avril 2014

Mountaga Sy ,directeur de l'APIX ,futur maire de Aéré Lao

Mountaga Sy ,plus connu sous le nom Mama Yaya Sy est  probablement au  Sénégal,par les temps qui courent  le candidat le plus consensuel  à une mairie pour les futurs élections .Le directeur de l' APIX  ,vient en effet d’être plébiscité par sa famille d'abord  l'ensemble des forces vives de la ville de Aéré Lao : partis politiques ,chefs religieux,cadres intellectuels qui ont tous et unanimement octroyé une caution morale à sa candidature. Selon Monsieur Yéro Koumé responsable PS de la localité , Aéré Lao avait fin d'avoir un leader issue de la ville même.Ils ont toujours été obligés de suivre des cadres venus d'autres villages qui venaient ,user et abuser d'un électorat fécond et docile pour leur ascension politique.Aujourd'hui ,poursuit M koumé ,Mountaga Sy est une chance pour la ville qu'il faut saisir.Selon Ghaly Thiam , Sambéré Ly et Gourma Dia ; Mountaga Ly porte en bandoulière l' espoir de tout un peuple et ils sont près à l'accompagner même pour une conquête départementale . Le RP et l' AFP  ont tenus le même discours. Les cadres à travers Mamadou Mustapha Thiam ancien inspecteur des impôts en retraite et Abdoulaye Kassoum Kébé un autre retraité ,ancien directeur des ressources humaines de la SONATEL ont au noms des nombreux cadres présent exprimés leur disponibilité à accompagner le futur maire .Aéré Lao tient donc son futur maire avant même le 29 juin .Mais en même temps l' enjeu se déplace ouvrant par ricoché la guerres autour des postes d'adjoints au maire .
L'opération de charme s'est poursuivi le long de tout le week-end à travers des visites de proximité chez des notables de la ville et des chefs religieux et la visite du ministre de l'agriculture Pape Abdoulaye Seck  . Il est prévu une aménagement agricole  de 600hectares selon le ministre qui a offert une motopompe aux femmes de la ville.
ADAMA GAYE

samedi 12 avril 2014

Le vigile devenu développeur d’affaires

«Pamecas Parcelles Assainies, bonsoir!». Cette phrase, Oumar Hamidou Deh la répète à longueur de journée avec la joie d'un enfant qui joue au téléphone. Il le fait si bien qu'on aurait cru avoir au bout du fil un standardiste sorti des grandes écoles de formation. Que nenni! Celui qui répond aux membres et partenaires de la caisse de Pamecas Parcelles assainies est un autodidacte qui n'a jamais mis les pieds à l'école française. Et pourtant dans ce travail qu'il fait depuis 2005, il fait partie des meilleurs du réseau au point qu'il suscite admiration et respect auprès de ses collègues mais aussi de la Direction générale du Pamecas. «J'ai démarré au Pamecas en 1996 comme gardien ensuite je suis devenu coursier en 2005 et je m'occupe aussi de la réception», précise-t-il. Né en 1959 à Diagnoum Diaobé, ce hal pulaar est marié et père de deux enfants.
Comme la plupart des jeunes de ce patelin du Fouta, il décide de venir tenter sa chance à Dakar en 1981. Il démarre dans le commerce et dans les activités connexes. «C'est en cette période-là que j'ai fait la connaissance de plusieurs commerçants que j'ai réussi à amener au Pamecas», explique-t-il. C'est vrai que cette précision est de taille car elle permet de comprendre les performances de Deh qui est capable en période de vaches maigres de faire drainer des millions en faisant un tour dans le marché. «Si la caisse a des problèmes de liquidités, il me suffit d'aller voir mes amis commerçants pour qu'ils viennent faire des dépôts allant jusqu'à 21 millions», révèle-t-il avec fierté. Disponible et courtois, le débit rapide, la faute à un accent hal pular, «Dème» comme l'appellent ses nombreuses connaissances est un homme simple et intègre. «C'est vrai que beaucoup de gens m'appellent Dème au lieu de Deh, mais cela ne me dérange pas; je considère que c'est la même chose», explique-t-il même si quelquefois il utilise le nom d'un de ses illustres parents et ancien ministre Yéroh Deh pour une bonne compréhension. «Deh, comme le ministre !» L'homme est très apprécié de ses supérieurs et collègues. «C'est un employé modèle, il fait correctement son travail et même plus que ce qu'on lui demande», explique Ibrahima Mbengue, Directeur de Pamecas Parcelles assainies. C'est le même son de cloche du côté de la direction générale de Pamecas.
Le Directeur général, Mamadou Touré, le cite parmi les agents dont le mérite n'est plus à démontrer. En parlant de développement d'affaires, l'ex-Directeur général adjoint, Samba Dia, aussi le cite en exemple aux directeurs de caisse. Flatteur, diront certains, mais quelle belle reconnaissance des efforts de cet homme intelligent et entreprenant! «J'ai beaucoup d'amis maîtrisards avec qui je discute, c'est d'ailleurs avec eux que j'apprends à parler le français», révèle-t-il comme pour expliquer le sens de ses initiatives. Aujourd'hui, l'homme se dit fier d'appartenir au Pamecas qu'il a vu grandir. C'est vrai que l'entreprise aussi dans sa politique de fidélité a compris que, malgré son niveau d'études qui ne lui permettait pas de gravir les échelons, il fallait le fidéliser. C'est pourquoi, il fait partie aujourd'hui des premiers employés qui ont bénéficié de prêt fidélité. Ce qui lui a permis de construire une maison dans son village natal en bordure de la route nationale dont il se dit très fier.

-ELECTIONS-LOCALES Les dépôts des dossiers de candidature se feront du 24 au 29 avril (officiel)


Dakar, 11 avr (APS) - Les dépôts des dossiers de déclaration de candidatures aux élections départementales et municipales du 29 juin prochain sont prévus du jeudi 24 au mardi 29 avril à minuit au Sénégal, annonce le Directeur général des élections, Oumar Top.
Dans un communiqué transmis à l’APS, M. Top dit porter à la connaissance des partis politiques légalement constitués qu’à titre dérogatoire, les dossiers de déclaration de candidatures aux élections départementales et municipales sont disposés auprès de l’autorité administrative compétente 60 jours au moins et 65 jours au plus avant la date du scrutin.

Il annonce la tenue de séminaires régionaux d’information à l’intention des représentants des partis et coalitions de partis politiques légalement constitués dans toutes les régions du pays, à compter du 15 avril.

Le texte établit un planning de rencontres dans les différentes régions. Mercredi 15 avril, ces séminaires vont se dérouler dans les régions de Fatick, Kaolack, Kolda, Matam, Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor.

Vendredi 18 avril, ce sera autour des régions de Louga, Diourbel et Kaffrine d’accueillir les rencontres d’informations sur le processus de dépôt des dossiers de candidatures aux élections locales.

Samedi 19 avril, les régions de Tambacounda, Kédougou et Sédhiou vont abriter les séminaires régionaux d’informations.

Dans la région de Dakar, les séminaires se feront par département, précise le communiqué. Pour le département de Dakar, jeudi 17 avril à 16h, les partis politiques et coalitions de partis se réuniront avec l’administration électorale à l’hôtel Ngor Diarama.

Les départements de Pikine et de Guédiawaye tiendront leurs conclaves avec les experts électoraux, vendredi 18 avril à 10h, à la mairie de Pikine.

Ces rencontres seront bouclées le samedi 19 avril à 10h dans le département de Rufisque, plus précisément au CNFA de la ville, souligne le Directeur général des élections.

Il a par ailleurs invité tous les partis politiques légalement constitués à se rapprocher des gouverneurs de région et pour la région de Dakar des préfets de département chargés de déterminer les lieux de formation.

vendredi 11 avril 2014

L’inévitable confrontation entre Aïssata Tall Sall et Racine Sy



Mamadou Racine Sy le néo-«apériste» parviendra-t-il à déboulonner Aïssata Tall Sall ? A Podor, on va tout droit vers une confrontation entre le Ps et l’Apr, mais surtout entre le maire sortant Aïssata Tall Sall et l’homme d’affaires Mamadou Racine Sy qui devrait conduire la liste de l’Apr aux élections locales. Macky Sall qui a longuement reçu l’homme d’affaires, compte sur lui pour arracher la mairie des mains du porte-parole du Ps.On en sait un peu plus sur les tenants et les aboutissants de l’audience accordée récemment à l’homme d’affaires Racine Sy.
En effet, de source sûre, le président Macky Sall compte tout mettre en œuvre pour arracher la mairie de Podor des mains des socialistes. Et il aurait jeté son dévolu sur Racine Sy, qu’il a secrètement reçu en audience la semaine dernière, pour déboulonner le porte-parole du Ps. Au cours de cette rencontre qui a duré des heures, Macky Sall aurait expressément demandé le soutien politique du Pca de l’Ipres dont les partisans manifestent également leur volonté de soutenir sa candidature. «Le prochain maire de Podor, c’est Racine Sy», martèle le coordonnateur communal de l’Apr de Podor. «Qu’il le veuille ou non, nous le présenterons parce que c’est dans l’intérêt des Podorois», poursuit Abdoulaye Diallo, ajoutant que Mamadou Racine Sy a beaucoup d’arguments à faire valoir pour solliciter les suffrages des populations et pour être maire de la commune. «D’abord, il a prouvé son patriotisme à travers ses nombreuses réalisations dans notre ville, dans les domaines économique et social. Son carnet d’adresses pourrait également être profitable à Podor dans la mesure où il pourrait attirer des investisseurs», argue le responsable de l’Apr. Un avis partagé aussi par sa «sœur» de parti. Rougui Ly qui soutient que, compte tenu de la massification de l’Apr à Podor, le parti ne saurait accepter que le prochain maire ne soit pas issu de leur rang. Or, dit-elle, la personne la mieux indiquée pour être le porte-étendard du parti n’est personne d’autre que Mamadou Racine Sy. «Avec lui, on aura au moins la chance d’avoir un maire qui ne fera pas que de la politique, mais initiera de véritables activités de développement pour le bonheur des populations de Podor qui en ont tant besoin», soutient Rougui Ly.
En tout cas, cette confrontation si elle a lieu, mettra à mal l’unité de la coalition présidentielle et partant des relations entre Macky Sall et son allié Ousmane Tanor Dieng. Podor est aux mains de Aïssata Tall Sall et des socialistes depuis les locales de 2009. Ses partisans clament haut et fort que rien n’empêchera à la porte-parole du Ps de solliciter un second mandat. «Pour rien au monde, nous n’accepterons une quelconque candidature autre que celle de Me Aïssata Tall Sall, notre maire», avertit Bouya Wone, un des responsables socialistes locaux et bras droit de l’édile de Podor. Car d’après lui, son bilan à la tête de la mairie et le poids du Ps dans la zone justifient amplement la légitimité de sa candidature. Flairant un «coup bas» des alliés de Bennoo Bokk Yaakaar, Bouya Wone et ses camarades de parti avertissent qu’ils ne se laisseront pas faire et qu’ils sont «prêts à tout pour garder le fauteuil de maire». Aïssata Tall Sall est-elle du même avis que ses partisans? Ira-t-elle en coalition ou défiera-t-elle celle-ci au profit de son parti ou pour son compte personnel? L’avenir proche nous édifiera.

 walfadjri

INONDATIONS DANS LA ZONE DE LA VALLEE DU FLEUVE : L’Omvs dégage toute responsabilité

Selon les experts, les barrages permettent à partir de Manantali de retenir et de réguler l’eau qui circule dans le fleuve Sénégal. Après une journée d’information et de formation, l’acte II du séminaire organisé par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) à l’endroit des journalistes, a été une visite de terrain au barrage de Diama, hier, mercredi. Au cours de cet atelier, les agents de cette organisation sont largement revenus sur les objectifs des ouvrages de Diama et de Manantali qui ne sont pas, selon eux, les causes des inondations notées dans la zone du fleuve Sénégal. Un atelier d’information et de formation organisé par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) à l’intention des journalistes a été clôturé, hier, par une visite au barrage de Diama.
Cette session, qui a duré deux jours, avait pour objectif de donner aux journalistes les rudiments devant leur permettre de mieux traiter les questions liées aux activités et réalisations de l’organisation. Au cours de cet atelier, les techniciens et experts en communication de cette structure ont beaucoup insisté sur les vocations des barrages de Diama et de Manantali. Ousmane Thiongane, juriste et expert en communication à l’Omvs, déclare que la vocation de ces deux barrages n’est pas de créer des crus, contrairement à ce que pensent les populations des zones de Podor et Bakel qui attribuent souvent les inondations aux ouvrages de l’Omvs. M. Thiongane précise que le barrage de Diama, qui se trouve en aval du fleuve, ne peut lâcher des eaux à contre courant, «autrement dit, des eaux qui vont quitter le barrage pour aller dans le sens contraire». Il rappelle ainsi que la vocation du barrage de Diama est plutôt de retenir la salinisation de l’eau. Souvent, indique-t-il, les gens ne comprennent pas les sources d’eau qui alimentent le fleuve. Quatre sources l’alimentent à partir de la station de Bakel. En plus de la contribution du Bafing, qui est le principal affluent qui passe par Manantali, il y a le Bakoy et l’affluent de la Félémé (à 20km de Bakel). Il s’y ajoute une contribution «extrêmement importante» des eaux sauvages (ou intermédiaires). «Après Bakel, il y a les eaux de pluie abondantes durant l’hivernage qui peuvent amener des inondations à l’Ile à Morfil. A la date du 23 septembre de l’année dernière, nos instruments ont pu mesurer qu’il y a plus de 11milliards de m3 d’eau qui sont enregistrés à partir de la station de Bakel et qui sont répartis entre ces quatre sources importantes», poursuit M. Thiongane, tout en précisant que les inondations ne sont pas causées par les barrages. «Au contraire, les barrages permettent à partir de Manantali de retenir et de réguler l’eau qui circule dans le fleuve Sénégal». 150 mille ha de périmètres irrigués L’expert en communication à l’Omvs ajoute que plus de quatre milliards de m3 d’eau sont retenus au niveau de Manantali. Et «si cette eau n’était pas retenue, les villes et villages que traverse le fleuve Sénégal jusqu’à Saint-Louis seraient entièrement dans les eaux. Cela est égal à 8% de contribution de Manantali et les eaux sauvages de Matam et les eaux de pluie à Podor, c’est 32% et c’est ce qui crée souvent les inondations dans l’Ile à Morfil et dans d’autres contrées». Ousmane Thiongane relève également les efforts de l’Etat du Sénégal pour créer des digues et autres ouvrages importants afin que ces crus ne soient que de mauvais souvenirs. Revenant sur les atouts énormes engendrés par la mise en œuvre du barrage, il fait savoir qu’en 1986, le barrage a beaucoup contribué au développement économique et social de la zone. «La preuve, le nombre de périmètres irrigués a atteint aujourd’hui plus de 150 mille ha».
C’est grâce à ce barrage que Dakar est alimenté en eau à plus de 50% ; et il assure aussi l’alimentation en eau potable de Nouakchott, en Mauritanie. Pour sa part, le directeur de l’exploitation des infrastructures et de la gestion de l’eau au niveau du barrage de Diama, Bouba Camara, souligne que l’intérêt de cet atelier est de faire en sorte que les journalistes, qui évoluent dans les Etats membres, puissent aider l’Omvs à transmettre à l’ensemble des usagers de l’eau et à la population riveraine ce message de partenariat. Car, dit-il, «l’action de l’Omvs s’inscrit dans une dynamique de partenariat de développement au niveau de l’ensemble du bassin du fleuve Sénégal». Et le directeur du Centre de documentation et des archives (Cda), Mbacké Guèye, d’ajouter : «Les journalistes sauront bien sensibiliser s’ils sont armés de toutes les informations fiables relatives à notre organisation». Les journalistes en poste dans les localités comprises entre Saint-Louis et Bakel ont pris part à cet atelier qui s’est tenu au Cda de l’Omvs situé à Santhiaba (dans la langue de Barbarie). INFRASTRUCTURES-OMVS Gouina, prochaine étape Après Félou qui a été inauguré en décembre 2013, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) va démarrer incessamment les travaux du quatrième ouvrage dénommé Gouina, a laissé entendre M. Malang Diatta, responsable du secrétariat de la Commission permanente des eaux ; un organe consultatif du Conseil des ministres qui statue sur les programmes de gestion des barrages de Diama et de Manantali. «Nous avons obtenu le financement et nous allons bientôt démarrer les travaux», précise cet ingénieur en génie rural, en marge d’un atelier de formation des journalistes. Cet ouvrage, qui se trouve à 50 km en amont de Kayes et dont la fonction est de produire de l’énergie, aura une puissance installée de près de 140MW. M. Diatta rappelle que l’ouvrage de Félou, situé à 15 km en amont de Kayes, a été créé pour remplacer une centrale électrique de quelques mégawatts installée du temps des colons. L’Omvs ambitionne également d’installer des ouvrages exclusivement destinés à la production d’énergie avec très peu d’irrigation en Guinée, dernier pays à avoir adhéré à cette organisation en mai 2006.

Walfadjri

jeudi 10 avril 2014

Développement local du Fouta : Plus de 25 millions de francs collectés

Le Grand Théâtre a servi de cadre à l’Association Foddé de rendre compte des fonds collectés pour le développement de la région du Fouta. C’était lors d’une conférence de presse organisée hier par les responsables de ladite association.
La «Nuit du Fouta», organisée le 21 décembre 2013 pour collecter des fonds devant servir au développement de la région de Fouta a porté ses fruits, selon les responsables de l’initiative. Pour Mamadou Sall, président du comité de pilotage de Foddé Fouta, cet évènement a connu un succès remarquable : «L’objectif de la ‘’Nuit Foddé Fouta’’ 2013 était d’inciter les originaires de cette région à adhérer à la cause du développement local du Fouta et de collecter des fonds pour le financement des projets de développement local. Ce second objectif nous a permis de collecter plus de 25 millions francs Cfa et des engagements de près de 50 millions francs Cfa sont en cours de recouvrement», a confié tout gai Dr Sall. Les fonds mobilisés à l’issue de cette édition serviront à financer divers projets  socio économiques : «Il y a des réalisations entamées sur fonds propres sur le terrain, nous allons continuer voire terminer ces réalisations pour le bien-être de la localité. A titre d’exemple, nous avons mis en place une chambre froide à hauteur de 30 millions dédiée aux femmes. Cette chambre est construite pour qu’elles puissent avoir de la glace (42°) à leur disposition en vue de conserver la viande, les légumes, etc. Mais nous sommes confrontés à un problème d’insuffisance énergétique. Donc, ces fonds vont servir à mettre sur pied un panneau énergétique», a expliqué M. Keïta, chef des Infra­struc­tures de ladite association. «Nous avons aussi bénéficié de 4 000 plants. Donc, nous allons organiser une journée spéciale pour une opération de reboisement. Bien d’autres initiatives sont en cours», a-t-il ajouté.

Des défis à relever
A l’ordre des défis, le chef de file de Foddé a avoué l’énormité du travail à abattre pour le redressement de cette localité. «Nous allons élargir le projet de Fouta Podor à toute la région du Fouta. Et il y a aussi une disparité criarde au niveau de la scolarisation de la jeune fille. Nous sommes en train de réfléchir sérieusement à ce côté également», a diagnostiqué Dr Sall.
La date de la «Nuit Foddé Fouta» comptant pour l’année 2014 sera fixée en fin de ce mois. Foddé regroupe des ressortissants de la région de Fouta, cette localité située au nord du Sénégal ayant pour objectif de contribuer au développement de leur localité.

mercredi 9 avril 2014

Ngawle, Ranérou, Ourou Mahdiyou… : Le Fouta entre foi et tradition

Le Fouta se caractérise par son profond ancrage dans l’Islam. Ce qui explique la foultitude de mosquées et autres monuments religieux dont certains, bien que classés monuments historiques, sont dans un état de délabrement avancé. D’où l’appel des populations pour leur rénovation. Le Fouta, c’est aussi la saga guerrière de ses chefs religieux, ses mythes et légendes mais également l’enracinement dans la tradition incarnée par l’élevage de type familial rendant difficile la modernisation du secteur.

Samedi 1 Mars 2014 - 09:37

Ngawle, Ranérou, Ourou Mahdiyou… : Le Fouta entre foi et tradition
Ngawlé,un village sérère devenu hal pulaar
Ngawlé, fondé en 1770 par Moussa Boukary Sarr, se situe entre le nord de la commune de Podor et la rive droite du fleuve Sénégal. Il est peuplé de 1700 habitants et ne dispose pourtant pas de piste, encore moins de routes le reliant à Podor. Ce petit village est devenu célèbre grâce à son histoire ; ce qui lui confère un statut dans le secteur communément appelé « Yirlabé ».

Il faut parcourir environ six kilomètres pour relier ce hameau à partir de Podor. A la levée du jour, l’équipe du « Soleil », en mission dans cette partie du Fouta, entreprend un long périple qui le mènera dans plusieurs localités. Nous quittons Podor pour aller à la découverte de ce village devenu célèbre grâce à une femme qui a joué un rôle important dans la résistance coloniale. Ainsi, en sortant de la ville de Podor, dans sa partie nord, le visiteur est obligé d’emprunter un sentier en suivant des traces de charrettes au milieu de la savane arborée. Mais comme tout étranger, nous sommes contraints de demander le chemin qui mène à Ngawlé. Nous ne manquons pas de croiser soit une charrette ou une moto, soit des piétons. Le chemin, nous dit-on, est fréquenté à longueur de journée pour des besoins à Podor. Sur le parcours, la voiture est obligée de se faufiler entre les arbustes.

Après un détour, nous voilà à l’unique entrée du village ; un tableau sur lequel est inscrit Ngawlé nous indique que sommes bien arrivée à destination. Ngawlé, un village historique avec son mystère, est juché sur les bords du fleuve Sénégal. A gauche, se trouve le périmètre rizicole. Curieux de notre présence, les habitants, pour la plupart des femmes, sortent des concessions et nous observent à distance. Le chef du village, Baba Abdoulaye Sarr, nous accueille en compagnie de deux de ses conseillers (Mamadou Abdoulaye Seck et Bocar Wade) et de sa famille. Après les civilités, nous entamons la discussion sur l’histoire de Ngawlé.

Penda Sarr, symbole du village
L’histoire de cette localité se confond avec l’épopée de Penda Moussa Sarr, une femme qui s’est beaucoup battue pour le devenir des populations. « On ne peut pas raconter l’histoire de Ngawlé sans parler de Penda Moussa Sarr, car elle a beaucoup fait pour ce village », raconte le chef du village, qui soutient ne pouvoir tout dire sur la dame. Comme Aline Sitöé Diatta de Cabrousse, Penda Sarr est aussi une héroïne qui a marqué l’histoire de sa localité.
Cette femme, selon les témoignages, prônait non seulement la résistance aux injonctions des envahisseurs blancs, mais prédisait des choses mystérieuses. « Penda Sarr a joué un rôle de leadership incontestable dans ce village », ajoute Baba Abdoulaye Sarr selon qui, elle avait un don de Dieu, puisqu’elle prophétisait. Il y a tout un mystère autour de cette femme. D’après M. Sarr, Penda Sarr était toujours accompagnée d’êtres invisibles. Et certaines de ses connaissances lui ont été transmises par son père qui a laissé des manuscrits saints, nous dit-on.

La dimension mystique de Penda Sarr est marquée par quelques péripéties. L’on raconte qu’un jour, alors qu’elle marchait, quelqu’un est venu par derrière lui arracher ses cheveux. Elle réagit en assénant une gifle à l’individu. Mais, selon le chef du village, un de ses cheveux, considéré comme un trésor à Ngawlé, a été bien gardé par les sages du village, relique que le visiteur ne peut voir que sur rendez-vous. « N’insistez pas, car il faut d’abord réunir les gens qui gardent ce cheveu pour discuter sur le motif de votre visite », nous rétorque-t-on.

A Ngawlé, les activités ne commencent pas sans invoquer le nom de l’héroïne. « Nous accomplissons des sacrifices en son nom pour obtenir des résultats dans nos activités », relate l’octogénaire Baba Abdoulaye Sarr. Le village a marqué l’histoire de la pêche au Fouta avec la légendaire dame de fer, fille cadette de Moussa Boukary, fondateur de la localité. Penda Sarr, mariée et sans enfant à Fanaye (25 km de la commune de Dagana), s’était rendue à Saint-Louis pour transmettre ses connaissances mystiques à la postérité avant de décéder quelques années plus tard.

Un village dépourvu d’eau potable et d’électricité
Ngawlé manque d’eau potable et d’électricité. Les villageois, dépourvus de forage, utilisent l’eau du fleuve Sénégal. Tout au long de la berge, il y a une intense activité. Pendant que les uns font le linge, d’autres assouvissent leurs besoins naturels ou remplissent d’eau des récipients pour approvisionner les foyers. Le manque d’eau potable expose la population aux maladies hydriques, regrette le conseiller rural Bocar Wade, qui sollicite une aide de l’Etat pour doter ce village de forage. Il s’y ajoute que les inondations récurrentes auxquelles Ngawlé est confronté hantent le sommeil des habitants en période d’hivernage. « Il faut qu’on nous aide à accéder aux infrastructures de première nécessité », souligne M. Wade. Faute d’électricité, les villageois utilisent des lampes tempêtes afin de pouvoir s’éclairer le soir. Rares sont les foyers qui recourent à des installations solaires, car coûteuses. L’absence d’infrastructures coupe le village du reste du monde et le laisse en rade de la modernité.

La vieille mosquée transformée en école arabe
La première mosquée du village dont la première pierre a été posée par El Hadj Omar Foutyou Tall sert d’école coranique pour les enfants. Située sur la rive du fleuve Sénégal, cette bâtisse en état de délabrement très avancé garde encore les souvenirs du fondateur du village, Moussa Boukary Sarr. Ses deux portes sont très usées. A l’intérieur des nattes étalées par terre et un tableau. Le village dispose d’une école primaire de six classes. Selon notre guide, les enseignants quittent Podor tous les matins pour venir dispenser leurs cours. Sur le plan sanitaire, Ngawlé n’a qu’une case de santé.

Ranérou ferlo : Un peuplement de peulhs venus du Macina
Ranérou Ferlo est habité par les Peulhs depuis le XIVe siècle. C’est Mody Aly, un chasseur, qui, au cours de ses pérégrinations, a découvert le site jusque-là inhabité. Ce dernier est l’arrière-grand-père du maire de la localité, Arouna Souleymane Siré Bâ. C’est par la suite que les Peulhs « Gournanko » et autres ont suivi. Mais, d’après Alassane Ya Bâ, un griot de la localité, « les Sérères furent les premiers à s’installer dans la zone où ils creusèrent des puits. C’est après leur départ que les Peulhs éleveurs sont venus s’installer ». M. Bâ explique que ces derniers viennent du Macina, après avoir traversé la Gambie (une localité y porte le nom de Macina) avant d’arriver à Ranérou Ferlo.

Ainsi, au cours de leur périple, ils utilisèrent des instruments, tels que la flûte, le violon, la guitare, le gérone, etc., qui servaient tous à communiquer à travers la forêt, fait savoir le griot du village. Mais, selon Samba Bâ, un sage qui raconte fièrement la culture de son ethnie, la musique hal pulaar, incarnée par la flûte, est une sorte de communication entre les bergers et les animaux. D’années en années, suivent d’autres instruments comme la kora et le gérone, qui a une fonction mystique. Quand on l’utilise, des gens viennent prendre la corde et demandent la direction à suivre en pleine forêt. A en croire Samba Bâ, cet instrument permet de communiquer avec des êtres invisibles en pleine brousse.

« C’est avec ces instruments que l’on transmet des messages au bétail. Tous les gestes sont suivis par les animaux, puisqu’ils ont été entraînés dans ce sens », note-t-il Aussi, après une campagne, les éleveurs organisent une manifestation appelée « diaro ». Durant la manifestation, il y a une sorte d’émulation entre éleveurs pour voir celui qui a le plus instruit ses bêtes en brousse. Devant le spectacle de femmes encensant les gesticulations de leurs proches et la joie qui anime ces derniers, un berger peut être amené à abattre son troupeau sous le feu de l’euphorie. Cependant, certains sont là pour intervenir afin d’empêcher toute dérive. Dans le passé, les Peulhs éleveurs se livraient également à des batailles mystiques pour s’enrichir en obtenant un nombre important de bêtes. Une pratique toujours en cours dans certaines familles pointées du doigt dans le Ferlo.

L’habillement peulh
Le Peulh éleveur a un type d’habillement qui lui est propre. Sa tête est toujours couverte d’un turban pour se protéger du vent et il se vêt habituellement d’un complet noir composé d’un pantalon bouffant court et d’un ample boubou qui lui arrive aux genoux. Il porte par devers lui un bâton partout où il va. Nos interlocuteurs soutiennent que dans un monde dominé par la loi de la jungle, la philosophie du Peulh est d’être prête à en découdre à tout moment. Donc, c’est une arme servant à faire face aux nombreux défis, même si d’aucuns expliquent que c’est un moyen mystique de multiplier le cheptel. Mais, selon Pathé Demba Bâ, président de la Maison des éleveurs de Ranérou Ferlo, l’essentiel de son utilisation provient de la tradition islamique avec le prophète Moussa. « A l’époque, un vrai Peulh, s’il tend sa main, le lait sort du bout de ses doigts.

C’était une manière de montrer qu’on est un vrai Peulh », dit Samba Bâ. Le Peulh, dit-il, use aussi d’astuces mystiques pour faire revenir au bercail ses animaux disparus. Selon les témoignages, ce sont des rites qui existent encore. Amadou Koly Dia était connu pour ce genre de pratiques traditionnelles. De même que Hamady Amadou, un chasseur mystérieux très connu dans l’histoire traditionnelle peulh du Ferlo. Ce chasseur nain, habitant à Tekinel et dont les connaissances dépassent les limites de la nature, était capable de tout, dit-on. A la chasse, il trouvait toujours à offrir à manger et à boire à ses collaborateurs sans qu’on puisse voir la provenance de ses largesses. Doté d’un pouvoir surnaturel et mystique, il demandait à tous de fermer les yeux quand il s’apprêtait à entrer en action pour réaliser des choses extraordinaires à chaque fois qu’on le sollicitait.
Quant au fait que ce sont les femmes qui traient les vaches, ils disent que c’est parce qu’elles sont tout simplement mieux acceptées que les hommes. Donc, aucune connotation mystique.

Le foyer de l’élevage au Sénégal
Le désenclavement de Ranérou Ferlo est en voie d’être résorbé avec le chantier de la route reliant Linguère à Ourossogui. Ce sera un ouf de soulagement pour les populations qui éprouvent d’énormes difficultés pour se déplacer vers d’autres localités. Elles réclament aussi des pistes de production devant relier les différents villages de la contrée. L’usage de moyens traditionnels de transport, que sont les charrettes pour convoyer les biens et les personnes, est de mise. A notre passage dans la commune de Ranérou Ferlo, noua avions l’impression d’être dans une zone rurale. Nous nous intéressons à la vie des populations et à la mutation de cette localité habitée majoritairement par les Peulhs. A part l’édifice imposant qui abrite la préfecture située aux abords de la route nationale en chantier, rien n’impressionne le visiteur qui débarque dans cette localité.

Elevage de type familial
La commune de Ranérou Ferlo est née avec l’érection de Matam en région, en 2006. Devenue chef-lieu de département, Ranérou ne dispose que d’un seul arrondissement et de trois communautés rurales. Cette commune est considérée comme un gros village dépourvu de tout. Peuplée d’environ 3000 âmes, Ranérou Ferlo s’étend sur une superficie de 8 km2 et a une densité de 3 habitants au kilomètre carré. Dans cette localité qui regorge d’énormes potentialités, c’est le ras-le-bol chez les populations qui se sentent plutôt laissées pour compte par les pouvoirs publics. Actuellement, la bourgade est confrontée au chômage, au manque d’unités pour la transformation et à l’écoulement des produits, surtout pour le lait qui est surproduit.

L’activité principale chez les Peulhs du Ferlo est l’élevage de type familial. Le chef de famille est propriétaire et est communément appelé « Gassedoro ». Cette pratique traditionnelle demeure au centre des préoccupations et est l’un des volets importants dans la société peulh. Il n’y a pas de stabulation de l’élevage. Ce qui fait qu’en saison des pluies, il y a une surproduction laitière, contrairement à la saison sèche où les éleveurs sont à la recherche de fourrage. Selon Hamadou Kane, chef du service départemental de l’Elevage, « il faut une rupture pour moderniser le secteur. Et ce changement va prendre beaucoup de temps, parce que les Peulhs ne sont pas prêts à modifier leur mode de vie ». Pourtant, ce ne sont pas les projets qui manquent pour la zone sylvopastorale, puisque le chef du service départemental de l’élevage fait état d’initiatives afin de stabiliser les éleveurs. Onze unités pastorales situées autour du forage permettent aux bergers de bénéficier d’aliment de bétail, de pare-feu, d’assurer la santé de leurs bêtes, etc. Ranérou est le foyer de l’élevage sénégalais, ce qu’a compris le ministère de tutelle qui est en train de dérouler un projet pastoral.

Unité de transformation du lait
Ainsi, il urge d’installer sur place une unité de production et de transformation à Vélingara Ferlo où Moussa Bara Bocoum, avec la méthode de stabulation, dispose de 37 métis issus de l’insémination. Il faudra aussi un bassin pour la collecte du lait dont l’appui la coopération brésilienne est en bonne voie. Des camions frigorifiques viendront collecter le lait stocké dans les zones de production, notamment à Ranérou, pour l’amener vers les unités de production. La création d’un centre d’abattage moderne pourrait aussi faire l’affaire des populations, car les animaux sont transportés à Dakar pour être abattus.

Une école peu fréquentée

En matière de scolarité, les Peulhs rechignent toujours à amener leurs enfants à l’école à cause de l’élevage. Dans certaines localités, comme Ranérou Ferlo, les infrastructures scolaires sont presque inexistantes. Le nomadisme des éleveurs rend la situation plus difficile. La nouvelle commune, chef-lieu de département, est loin d’assurer l’éducation pour tous de ses fils. Ranérou Ferlo dispose d’une école élémentaire de quatre classes pour 40 élèves et quatre enseignants. Son lycée est à l’état de chantier. Le préfet du département, Papa Demba Diallo, nous explique que les fonctionnaires affectés dans cette localité, après avoir servi deux à trois années, demandent à être mutés ailleurs. C’est le cas en 2013 où il y a eu trente départs d’enseignants.
Ranérou accuse également un grand retard sur le plan culturel et sportif. La commune ne dispose pas d’infrastructures permettant à sa jeunesse de vivre intensément sa passion culturelle et sportive.

Des hameaux poussent comme des champignons
La localité est l’une des zones où la paupérisation est l’une des plus élevées du pays, malgré son potentiel agricole. Depuis 1972, l’Etat du Sénégal a pris le décret faisant de la zone une réserve biosphère. Dans l’intitulé du décret, il est indiqué qu’il faut protéger l’environnement dans cette zone contre l’habitat. Mais le constat est que des hameaux y poussent d’années en années comme des champignons. Une situation très déplorable, de l’avis des autorités administratives. Malgré les nombreuses sensibilisations entreprises par les pouvoirs administratifs et locaux, les habitations précaires se multiplient tous les ans.

Parfum transformé en alcool
A part l’élevage, Il n’y a pas d’activités pour les jeunes. Ranérou fait face à un taux élevé de chômage, entraînant les jeunes à se livrer à toutes sortes de déviances. Depuis quelque temps, ils s’adonnent à une consommation de parfum sous forme de boisson alcoolisée appelée « bul fale ». Une bataille rangée entre jeunes qui s’étaient enivrés en buvant du parfum avait fini au tribunal de Matam. « La consommation est tellement élevée que les jeunes recourent à des comportements inédits, comme la violence », raconte-t-on.

Religion au Fouta : Une floraison de mosquées pour guider la foi des fidèles
Pendant des siècles, la foi a guidé les pas des populations du Fouta. La présence de nombreuses mosquées dans cette partie nord du pays témoigne de l’intense vie religieuse qui y a toujours régné. Ces édifices, souvent remarquables dans leur construction, maillent tout le territoire et marquent de façon remarquable le paysage.Malheureusement les fidèles manquent de moyens pour conserver cet héritage religieux, culturel et spirituel pour les générations futures.

Le Fouta a joué un grand rôle religieux et spirituel dans la consolidation de la foi islamique au Sénégal et en Afrique. Cette partie nord du pays n’a pas usurpé sa vocation de centre religieux. De nombreux érudits y ont vu le jour, séjourné, étudié, acquis du savoir et contribué à l’expansion et au rayonnement de la religion musulmane. Et depuis des siècles, Fouta vit paisiblement sa fierté historique grâce aux nombreuses mosquées qui l’ont perpétuée. Lorsque le voyageur arrive dans cette partie du pays, il est charmé par la prolifération des lieux de culte. Des minarets s’élèvent de tous côtés. De Podor à Semmé, en passant par Guédé, Mboumba, Thilogne, Agnam, Ndouloumadji, Boyinadji, Ogo, Seno Palel, Sinthiou Bamambé, Kanel, Oréfondé, Bokidiawé, Orkadiéré, etc., on découvre des mosquées, petites ou grandes, qui se dressent majestueusement et témoignent de la grande ferveur religieuse qui règne dans toutes ces villes.

Lieux par excellence de prédication et de recueillement, ces mosquées ont, de tout temps, joué un rôle primordial dans la propagation du savoir. Avec l’expansion de l’Islam, l’enseignement du Coran se fait un peu partout au Fout. Des marabouts donnaient des leçons aux étudiants venus de tous les coins du pays et même de la sous-région. Selon les localités et aussi les marabouts, les cours sont dispensés toute la journée, de la prière de l’aube jusqu’à celle du soir, des fois même sans interruption. À l’arrivée, cette pratique permettait aux disciples d’acquérir un savoir très poussé en exégèse, mémorisation du Coran, des Hadiths, ou du droit. Avec le temps, cette ferveur a sensiblement diminué.

Le lieu de culte d’Ouro Mahdiyou, une monument historique
Première étape de notre long périple : Ouro Mahdiyou. Situé à environ 8 km de Podor, ce village fait partie de ces localités qui ont marqué de leur empreinte l’islamisation au Sénégal. Ouro Mahdiyou a été fondé vers 1830 par Amadou Hamet Bâ, appelé aussi Seydina Limamoul Mahdiyou. Venu de Souïma, un quartier de Podor où il vit le jour vers 1782, il fut, selon Mamadou Lamine Ly, un condisciple d’El Hadji Oumar Tall avec qui il reçut en même temps l’initiation au « wird » tidiane à la mosquée de Tiofy. « Amadou Hamet Bâ était un homme de Dieu pétri de savoir. Il a fortement contribué à l’expansion de l’Islam dans les pays d’Afrique au sud du Sahara. Il a aussi réussi à propager la confrérie tidiane dans le Fouta, le Walo, le Cayor, le Ndiambour, le long du fleuve Sénégal, jusqu’à Kayes au Mali », explique Mamadou Lamine Ly. « A la disparition du marabout, son fils aîné, Cheikhou Ahmadou Bâ, prit le flambeau et entreprit, avec ses frères et des milliers de fidèles, une ‘‘djihad’’ qui le conduisit au Cayor, au Ndiambour, au Baol et surtout au Djolof. Il opposa une résistance farouche à la conquête coloniale avant d’être vaincu, le 11 février 1875, à Samba Sadio, par les Français », explique M. Ly.

Ouro Mahdiyou, c’est surtout sa belle mosquée construite vers 1922 et classée monument historique. Selon M. Ly, le lieu de culte était tombé en ruine avant d’être remplacé par un autre qui a reçu quelques modifications sur le plan architectural. « La mosquée fut construite par Mamadou Talla Seck de Thienaba, sur financement de Cheikh Ahmadou Bamba », indique-t-il. Chaque année, note notre interlocuteur, le village organise une ziarra annuelle. « Cette importante manifestation religieuse est une occasion de grande communion, de prières et de ferveur pour la communauté musulmane, particulièrement pour la communauté tidiane madiyanké », souligne-t-il.

Guédé : la rénovation de la maison de Dieu, une urgence
Autre destination : Guédé village, capitale traditionnelle du Tooro. Pour accéder à cette localité située sur l’île à Morfil, il faut traverser le fleuve par pirogue si l’on vient de la route nationale ou par un vieux bac tout en fer, relié d’une rive à l’autre par une grosse corde. Une vraie randonnée fluviale, surtout en cette période d’hivernage où le fleuve Sénégal accuse une montée des eaux. Dans ce magnifique village qui a marqué l’histoire, nous empruntons un sentier qui nous mène jusqu’à sa mosquée en banco de style soudanais. Il suffit de la visiter pour se rendre compte de son aspect architectural très particulier. Cet important édifice religieux, plusieurs fois centenaire, est d’une valeur historique inestimable. Ses éléments d’angle et son sommet conique font son charme.

Selon Thierno Hamat Aw, l’imam de la mosquée, « l’édifice a été construit il y a plus de deux siècles. C’est l’une des 33 mosquées érigées par l’almamy Abdoul Khadir Kane depuis l’époque du Laam Tooro ». L’infrastructure, a-t-il ajouté, a amplement rempli un rôle des plus considérables sur le plan religieux et en particulier dans la consolidation de la foi musulmane dans la localité et dans le Fouta. Malheureusement, cette mosquée, très connue en Afrique, ploie aujourd’hui sous le poids de l’âge. Les nombreux rafistolages qu’elle a subis n’ont pas réussi à la sauver de la dégradation. « Le hangar est tombé il y a bien longtemps et le toit inquiète. Quand il pleut beaucoup, l’eau ruisselle et inonde toute la mosquée », nous informe le 24e imam de cette maison de Dieu. « La mosquée est vieille et nous n’avons pas les moyens de la restaurer. Même pendant le mois béni du ramadan, les fidèles n’ont pas d’endroit ou prier. On a entrepris la construction d’une nouvelle mosquée depuis 2003, mais les travaux ne sont toujours pas achevés », soutient-il.

De l’avis de l’imam Aw et de tous les habitants de Guédé, cette mosquée, qui n’a jamais connu le bonheur d’être électrifiée, représente un legs culturel prestigieux hérité de leurs ancêtres. Malheureusement, ce monument historique subit la pression du temps et tombe petit à petit en ruine. Son délabrement total n’est plus qu’une question de temps. L’imam rappelle que l’architecture de l’édifice illustre un savoir-faire incomparable qu’il faudrait conserver jalousement comme héritage culturel pour les générations futures. Sans moyens, cette tâche s’avère ardue. « Il faut que l’État nous aide à sauver cet édifice avant qu’il ne soit trop tard », déclare Thierno Hamat Aw. Une commission devait même être dépêchée à Guédé pour évaluer la situation et déterminer le degré de réhabilitation dont a nécessairement besoin cette mosquée afin d’assurer sa sauvegarde qui est devenue plus qu’une nécessité. « Si nous avions les moyens matériels nécessaires pour rénover cette mosquée, nous n’aurions pas attendu un seul instant. Hélas ! Ce n’est malheureusement pas le cas », se désole-t-il. La rénovation de cette maison de Dieu est devenue une urgence. Et les populations vivent dans l’espoir de voir dans un proche avenir cette mosquée retapée.

Le bac qui fait peur
Un bac attaché avec une corde reliant les deux côtés du quai pour traverser des rives distantes de presque 500 mètres. Cela se passe sur le fleuve Doué, entre Guédé village et Guédé Diery, un bras du fleuve Sénégal. Le motif, c’est que le moteur à bord ne peut pas tenir la barque. « La puissance du moteur ne peut pas conduire le bac, c’est pourquoi nous attachons une corde au bateau pour éviter qu’il ne soit transporté par les vagues ou par le vent », dit le conducteur. Le moteur installé à bord est celui d’une pirogue moyenne et permet juste de faire bouger le navire. Une situation tellement dangereuse que les populations cherchent désespérément un sauveur.

Pour monter à bord, il faut patauger quelques mètres afin d’atteindre le navire qui ne peut accoster. Pourtant, les populations des deux villages sont obligées de passer par là pour rejoindre soit leurs champs, soit pour aller vers Ndioum par la route nationale, à défaut de faire le grand tour. Fatou Bâ, une passante qui revenait des champs vers 14 heures où elle venait d’amener le repas à son mari, explique la dure épreuve. « J’ai peur de l’eau, mais c’est la seule voie que nous pouvons emprunter pour nous rendre des deux côtés », relève-t-elle. Le bol sur la tête, un enfant de presque deux ans au dos, Fatou Bâ, visiblement épuisé par la chaleur, s’apprête à monter sur le bac. A défaut de prendre le bac qui peut se situer à l’autre rive, une pirogue est disponible pour venir chercher les passagers. Là aussi, il faut tirer sur la corde pour faire avancer la petite barque.

Sidy Sy, jeune agriculteur du village, est très remonté à cause de l’enclavement de la zone. Il estime que cette situation ne devrait pas se passer au Sénégal, en ce XXIe siècle. Selon lui, le danger est permanent lors de la traversée, alors que c’est le seul moyen de convoyer les marchandises qui doivent aller dans la zone. « Il y a beaucoup de villages dans ce secteur, notamment Ngoé, Pérespe, Lérabé, etc. L’évacuation des produits agricoles pose également problème », raconte-t-il. Pour Sidy Sy, passer par l’autre côté, c’est s’aventurer à une véritable odyssée, car ce sont des pistes cahoteuses qui servent de cordon à ces bleds dont l’activité dominante est l’agriculture.

Source: LE SOLEIL

Ngawle, Ranérou, Ourou Mahdiyou… : Le Fouta entre foi et tradition
Un pont sur le Doué
Le fleuve Doué est aussi exposé à un autre danger tant décrié, à savoir le fil électrique de la haute tension qui traverse les eaux non loin du quai d’embarquement et de débarquement des deux côtés. On aperçoit l’autre poteau situé à Guédé village s’incliner, laissant le fil plonger dans les eaux. Ce qui pose un problème d’insécurité pour les passagers et usagers du fleuve. « Le fil électrique a même tué un bœuf qui s’aventurait de ce côté. Deux piroguiers ont chaviré à ce niveau », indique M. Sy, qui ajoute que la Senelec a même été saisi pour redresser le fil. Mais, à l’en croire, des agents sont venus constater sans rien faire, car le fil est encore dans les eaux. Aux abords du quai, les enfants se baignent tranquillement, d’autres lustrent leurs chevaux, inconscients du risque d’électrocution qui les guette à tout moment. « J’ai peur pour ces enfants mais aussi pour nos animaux qui traversent le fleuve, car ils peuvent être électrocutés », craint M. Sy. La peur est perceptible chez lui, mais la solution est loin d’être trouvée. Pour limiter les risques, la construction d’un pont ne fera que le bonheur des populations. D’ailleurs, ces dernières passent beaucoup de temps à attendre pour la traversée. Leur mobilité se pose avec acuité dans cette zone à forte production agricole et où le transit des marchandises est un casse-tête récurrent. Surtout en période d’hivernage où les pistes reliant certains hameaux ne sont plus praticables.

Kobilo, ville aux 99 saints

Notre périple nous mène à Kobilo, village situé dans la communauté rurale de Dabia, dans le département de Matam. Selon Mamadou Lamine Kane, le chef du village, Kobilo a été créé vers 1150. Et c’est dans cette localité, soutient-il, qu’a été construite la première mosquée du Fouta. Élevée par le premier almamy du Fouta, Abdoul Kadir Kane, à partir de 1776, son ancienneté et la qualité de son architecture font d’elle un véritable joyau. Avec ses 25 mètres de long, 18 m de large et 5 m de hauteur, ce monument historique dont la renommée a traversé les frontières sénégalaises est désormais un bâtiment protégé en raison de son intérêt historique et architectural. Et pendant toute l’année, elle reçoit des hôtes de marque qui y viennent en pèlerinage.

Kobilo, soutient Mamadou Lamine Kane, a joué un rôle important dans l’islamisation du Fouta. Cette localité fut le bastion de l’almamy Abdoul Kadir Kane, qui fut un grand érudit. Ce dernier est né en 1726 à Paffa Marna, dans le Saloum, où son père, Alfa Hamady, s’était exilé pour fuir l’exaction des Déniyanké qui avaient réduit le Fouta en un véritable lieu de débauche. « Initié au Coran par son père à l’âge de sept ans, il a fait Pire pour approfondir ses connaissances, avant d’aller en Mauritanie. C’est là-bas qu’il rencontra ses condisciples au nombre de douze.
Ensemble, ils vont constituer le parti torodo pour faire la révolution dans le Fouta », explique M. Kane. Il fit la connaissance de Thierno Sileymani Baal, qui suggéra qu’on le nomme almamy du fait qu’il possédait les douze critères exigés pour le titre. Une fois nommé, le saint homme installa la République théocratique, de Dagana (région de Saint-Louis) à Dembankané (région de Matam). Il a exercé une véritable hégémonie sur l’ensemble du pays avant de tomber. L’almamy Abdoul Kadir Kane fut tué le 4 avril 1807 à Djoudi Gouriki où il repose avec ses compagnons qui lui furent fidèles jusqu’à la mort. Il a régné pendant 33 ans, en appliquant la Charia.

Mosquée de Kobilo, une des premières construites par l’almamy Abdoul Kadir Kane
Durant son existence, l’almamy Abdoul Kadir Kane a construit 33 mosquées dans le Fouta, nommé un imam dans chacune d’elles, que ce soit dans le Damga, le Nguénar ou encore dans le Bosséa, soutient son petit-fils Mamadou Lamine Kane, qui précise que la mosquée de Kobilo est la première dans tout le Fouta, suivie de celle de Séno Palel. « Les fidèles y prient tous les jours, même si une nouvelle mosquée est construite à côté », indique-t-il. Et des légendes, il n’en manque pas. « Les mécréants qui voulaient démolir la mosquée l’ont appris à leurs dépens. Ils ont tous perdu la vie », révèle M. Kane.
Après plus de deux siècles d’existence, la mosquée de Kobilo tient encore debout et semble même narguer le temps. « Elle n’a subi aucune fissure et n’a jamais été restaurée », assure M. Kane. Même si sur quelques parties de l’édifice, quelques couches de ciment taquinent le banco, la matière avec laquelle elle a été construite.

Des monuments à restaurer
Aujourd’hui, et depuis toujours, cette maison de Dieu est visitée par plusieurs personnalités du Sénégal et d’ailleurs. Que ce soit en plein jour ou en cachette. Normal. « Le secret, c’est que celui qui fait deux raakas dans cette mosquée verra ses prières exaucées », nous dit le chef de village. Selon Mamadou Lamine Kane, beaucoup de personnalité, en dehors de l’almamy Abdoul Kadir Kane, ont marqué l’histoire de Kobilo. Pour preuve, dit-il, 99 saints issus de différentes contrées reposent en paix dans le cimetière du village.
Il est fréquent de voir dans beaucoup de localités du Fouta, un des bastions majeurs de l’Islam au Sénégal, des mosquées éparpillées çà et là. A Mboumba, ancienne capitale de la province du Lao, se dresse encore la mosquée de Thierno Ibra Hamat. Construit il y a un peu plus de 300 ans par des ingénieurs venus de Tombouctou, cet édifice résiste au temps et continue d’être très fréquenté. À Alwar, la mosquée où priait El Hadj Omar Tall est un exemple parmi tant d’autres. A cause de sa dégradation très avancée, des travaux de restauration s’imposent avec urgence. À Séno Palel, dans le département de Kanel, la mosquée construite par Thierno Abdoul Karim Daff au XVIIIe siècle se singularise également par son architecture qui répand son aura sur ces lieux où la ferveur religieuse est toujours à son summum. Les exemples ne manquent pas, notamment dans l’île à Morfil, à Thilogne, Agnam Godo, Ndouloumadji, Boyinadji, Ogo, Sinthiou Bamambé, Kanel, Oréfondé, Bokidiawé, Orkadiéré, etc.
Tous ces vestiges majestueux témoignant

d’un art architectural sublime font partie intégrante de l’identité et constituent la mémoire des populations du Fouta. Certains d’entre eux qui résistent aux méfaits du temps accueillent chaque année des touristes alors que d’autres se dégradent et tombent en ruine. Aujourd’hui, la réhabilitation de ces monuments ancestraux est la moindre des choses que l’on puisse faire pour rendre hommage aux érudits qui étaient à l’origine de leur édification et qui ont consacré leur vie à défendre la cause de l’Islam.

La maré aux hauts lamantins : Une espèce menacée de disparition
Située à quelques kilomètres de Kanel, chef-lieu du département, aux abords du village de Ganabalou, non loin de celui de Sinthiane, la mare aux hauts lamantins est un endroit calme. Une piste sinueuse y mène. Quelques minutes plus tard, nous arrivons sur les lieux où vivent tranquillement ces espèces des eaux douces et troubles. L’endroit est relativement calme. Pas un seul bruit, hormis le vent qui fait bouger les branches des arbustes le long du cours d’eau. Couverte d’une végétation luxuriante en cette saison des pluies, la mare aux hauts lamantins est un havre de paix pour toutes les espèces qui y trouvent refuge. A notre passage, nous n’avons pas eu la chance de voir un seul lamantin. Notre guide, Moutar Abou Sy, nous assure de leur présence dans les eaux. D’ailleurs, c’est lui le responsable de ces animaux. « Ils ont l’habitude de sortir de ce côté-ci. Chaque fois que je viens ici, je ne manque pas de les apercevoir », confie-t-il. Nous restons un bon moment, espérant voir les lamantins sortir de l’eau, en vain. Moutar Abou Sy raconte : « Je m’occupe avec beaucoup de passion de la sécurité des lamantins, malgré le braconnage perpétré par moments par des gens qui viennent pêcher ici ».

Une espèce en danger
Depuis 1997, Moutar Abou Sy dit lutter, de manière bénévole, pour la sauvegarde de ces animaux qui sont très utiles à l’environnement. Car, de plus en plus, les lamantins se raréfient. D’où son appel à protéger l’espèce, source de vie. Dans son combat pour la survie des lamantins, il dit s’en prendre parfois violemment aux pêcheurs. Ces derniers proviennent des localités de Kanel, Sinthiane et Ganabalou. Même si notre interlocuteur fait remarquer qu’à Kanel, il y a un barrage qui limite la mobilité des lamantins « Les lamantins ont des problèmes de survie à cause de la menace permanente des pêcheurs. Lorsque l’ancien ministre de l’Environnement Aly Aïdar était de passage dans la zone, je lui avais signalé le problème », relève-t-il. Depuis, Moutar Abou Sy dit attendre la réponse des autorités étatiques. Il déplore aussi le manque de politique concrète pour la protection des lamantins. Ces animaux ont aussi des soucis de nourriture à cause du déboisement sur la rive du fleuve Sénégal. « Je leur donne souvent à manger. Aussi, je m’occupe bien de cet espèce en voie de disparition », déclare M. Sy.


Reportage de Cheikh Malick COLY, Samba Oumar FALL (textes) et Assane SOW (photos
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Les frontières coloniales et leur imposition dans la vallée du Fleuve Sénégal, 1855-1871.

Bouleversements des hiérarchies politiques et statutaires1 (Partie 1).
Adrar-Info - Cette étude s’intéressera à l’impact de la création d’une frontière coloniale dans la basse vallée du Fleuve Sénégal durant la deuxième moitié du XIXe siècle. En 1855, le gouvernement français de Saint-Louis déclara que le Fleuve serait la frontière entre le nouveau Protectorat du Waalo et du Dimar [Sénégal], le long de la rivière Sud et la région des bords du désert saharien du Trârza au Nord [Mauritanie].

En procédant ainsi fut créée une frontière qui n’avait jamais existé auparavant. Durant les vingt années suivantes, les Gouverneurs et les Commandants s’attachèrent à rendre effective cette séparation.
Leurs efforts ne furent pas couronnés de succès. Des périodes de mise en œuvre radicale alternaient avec des périodes de négligence ou de faiblesse. Néanmoins, la mise en application de cette frontière par les Français fut traumatisante pour les populations locales

Elle compromit les liens entre les communautés des deux rives, et bouleversa l’économie politique de la vallée. Par ailleurs, la mise en œuvre de cette frontière eut des répercussions que Saint-Louis ne put anticiper ni même contrôler.
Elle compliqua la tâche du gouvernement français au Waalo, et imposa un système de taxes et des séparations administratives. Alors qu’elle était conçue pour augmenter la sécurité dans les territoires contrôlés par les Français, elle eut souvent l’effet opposé en brisant les relations entre les deux rives qui avaient permis de limiter les razzias dans le passé.

Cette frontière bouleversa également l’ordre politique établi de chaque côté du Fleuve Sénégal. Sur le long terme, elle eut un effet néfaste sur le système politique du Trârza et alimenta un cycle de guerres intestines qui était jusqu’à présent sous-jacent.

L’émergence d’une frontière coloniale au Fleuve Sénégal

Tout au long de son histoire, le Bas Sénégal avait permis l’établissement de contacts étroits entre les communautés agraires et pastorales. L’ensemble de la vallée se situait dans une zone habitée par des pasteurs sahariens.
De la gibla [Sud-ouest mauritanien] au Nord, jusqu’au Ferlo [sénégalais] au Sud, les bergers pratiquaient une forme de pastoralisme mixte qui prenait avantage des évolutions des précipitations et des possibilités de pâturages le long d’un axe Nord-Sud. Le Fleuve était un pôle qui attirait un mouvement pastoral de Nord au Sud durant la saison sèche (de Janvier à Juin environ), puis, au début des pluies, ils se retiraient vers les hautes terres.

Ce modèle de nomadisation encourageait un contact étroit entre les pasteurs et les fermiers qui cultivaient les plaines alluviales du Fleuve. Les alliances matrimoniales et sociales entre ces deux populations sous-tendaient l’ordre politique qui s’était développé dans la Basse vallée durant les XVIIIe et les XIXe siècles.

Ces alliances liaient ensemble des villages wolof ou fufulde [ou pulaar] avec leurs voisins nomades dont beaucoup parlaient hassâniyya (l’arabe ouest saharien) ou znâga (langue berbère ouest saharienne), mais aussi le wolof et le fufulde [ou pulaar]. En retour, ces alliances reliaient des communautés de la vallée à des coalitions plus larges de guerriers nomades qui vivaient plus au Nord dans le désert.

A la tête de ces coalitions, l trouvait une élite puissante, les hassân, de parler arabe. Leurs chefs se disputaient le titre d’amîr. L’amîr du Trârza à l’Ouest, avec celui du Brâkna à l’Est, exerçait une influence considérable sur la vallée [sur le titre d'amîr voir Taylor, supra].

Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, le lucratif commerce de la gomme arabique conduisit à une présence plus forte des Français dans la basse vallée du Sénégal. En 1855, Saint-Louis déclencha une ambitieuse action.
Cette frontière posait des choix difficiles des deux côtés du Fleuve. Parmi les groupes nomades guerriers, qui dominaient le Trârza, les opinions étaient divisées entre accepter la frontière ou s’y opposer, entre coopérer avec les Français ou les combattre [voir El-Bara, supra]. Leur dilemme se compliquait par les difficultés des Français pour mettre en application la nouvelle frontière. D’un côté, en effet, les Français étaient plus stricts dans la mise en œuvre de cette frontière avec les groupes armés des guerriers plutôt qu’avec les pasteurs et les fermiers.

Ces derniers payaient des tributs à des nombreux guerriers Trârza. Le nouveau territoire contrôlé par les Français créait donc des espaces de refuge où les tributaires pouvaient venir, mais non pas ceux qui collectaient les tributs. Il offrait également un bouclier pour dissidents, pour rebelles et pour mécontents.

D’un autre côté, pour les fermiers et les pasteurs de la vallée, le Fleuve n’avait jamais été ni une frontière ni un obstacle à leurs déplacements [sur l'usage nomade de l'espace voir Acloque, infra]. Les bergers avaient toujours fait traverser leurs troupeaux, et les fermiers cultivaient fréquemment leurs champs sur les deux rives.

La mise en œuvre de la frontière menaçait à la fois les conditions de vie et les liens sociaux entre les communautés du Nord et du Sud du Fleuve. Beaucoup d’entre eux allèrent trouver les nouvelles autorités françaises pour tenter de préserver leur liberté de mouvement.

Le régime colonial, en retour, se demandait comment, quand et où renforcer cette frontière. La mise en œuvre rigide de cette dernière, durant les premières années de 1860, fit bien tôt place à une politique plus pragmatique. L’obsession sur la sécurité fut alors contrebalancée par la reconnaissance de la pauvreté potentielle infligée à la société de la vallée.

L’attention suscitée par la frontière au sein du système politique du Trârza constitua bien tôt une préoccupation pour les Français. Ils s’alarmèrent d’une crise politique qu’ils avaient largement déclenchée, une crise qui affaiblissait les groupes potentiellement amicaux du Trârza, tout en renforçant les partisans de la ligne dure, anticoloniale, dans cette région.
A suivre… /
mariella villasante
Raymond M. Taylor Saint Xavier University, Chicago Traduit de l’Anglais (Etats-Unis d’Amérique) par Christophe de Beauvais
Publié dans : Colonisations et héritages actuels au Sahara et au Sahel, sous la direction de Mariella Villasante Cervello, Paris, L’Harmattan : 439-456.
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1 Ce texte a fait l’objet d’une communication lors de la 44e Réunion annuelle de African Studies Association (ASA), tenue à Houston, le 18 Novembre 2001, dans le panel « French Imperialism in Senegal and Mauritania reconsidered : Frontiers, Classifications and Social Change » co-organisé par Raymond Taylor et Mariella Villasante, avec la participation de Ann McDougall [NDE]
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mardi 8 avril 2014

Lu pour vous :Réforme Institutionnelle et la tentation du retour au régime Présidentiel !

Depuis que la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) a déposé le résultat de ses travaux entre les mains du Chef de l’Etat, des rumeurs, distillées  à partir  des cercles tapis à la Présidence, prédisent le départ de l’actuel Premier Ministre pour cause de suppression de la Primature, afin que le Chef de l’Etat, pilote au premier plan, son « programme » sous prétexte qu’ il devra, personnellement,  rendre compte aux citoyens à l’issu de son mandat encours !
Pourtant, c’est précisément cette raison qui avait été évoquée pour justifier le départ de l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye, et la nomination, à sa place, de Mme Touré, chargée « d’accélérer la cadence » , pour permettre  une meilleure réussite  au « Programme » du  Chef de l’Etat.
En fait, le Chef de l’Etat  avait perçu un début d’essoufflement de l’évolution du PIB, qui est passé de 3,4% au premier trimestre de 2013, à 4,8%  au second trimestre, suscitant tous les espoirs, vite déçus par les résultats du troisième trimestre qui pointaient à 3,5% de taux de croissance.
 Pour redresser la barre sans alarmer l’opinion, le Chef de l’Etat avait sanctionné son Premier devant ce recul inquiétant du taux de croissance, et dût le remplacer,  en assignant au nouveau Premier Ministre, la tâche « d’accélérer la cadence».
Avec cette feuille de route en bandoulière, le nouveau Premier Ministre a tellement « accéléré la cadence », que le « moteur de la croissance » s’est brisé,  en donnant un taux de croissance du PIB,  au quatrième trimestre,  de 0,3%, ramenant ainsi le taux de croissance à 2,4% pour toute l’année 2013, alors que l’on tablait sur 4% !
 Cette chute du taux de croissance, connue par le Chef de l’Etat longtemps avant sa publication, lui a été d’autant plus insupportable, que  cette performance économique est en dessous  de la pire performance de Wade au cours de son second mandat, qui était de  2,5%  en 2011,  qui était largement dû  aux conséquences d’un hivernage moins pluvieux que 2013 !
Cette panne grave de la croissance, ajoutée à un déficit budgétaire excessif,  et  l’entrée du Sénégal  dans le  « syndrome de l’endettement » dans lequel, un pays  emprunte pour payer sa dette,  plutôt que pour financer son économie.
Cette grave crise de la croissance et des finances publiques, a placé notre  pays sous les « fourches caudines » d’un nouvel « ajustement structurel », que le Chef de l’Etat peine à reconnaître publiquement!
Pour faire passer cette pilule amère  à travers la gorge des  Sénégalais, le «  Programme du Sénégal Emergent » (PSE) est venu à point nommé pour nous promettre des « financements » à nous tourner la tête, afin de cacher les conditionnalités qui les accompagnent, et qui ne sont rien d’autres,  que les «recettes déjà  connues » dans les programmes d’ajustement structurel  des Institutions de Breton Woods », que sont :  l’accroissement des prélèvements fiscaux et non fiscaux sur la consommation des ménages pour augmenter les recettes de l’Etat de  1296 milliards de recettes additionnelles, soit 259 milliards par an de 2014 à 2018, une réduction des dépenses publiques de 300 milliards, soit 60 milliards par an  durant la période,  soit pour porter le déficit budgétaire  de 5,1% à 4,8% du PIB, une plus grande flexibilité du marché du travail, et la privatisation du Domaine National pour attribuer 2400 hectares aux investisseurs privés !
Nous avons donc affaire à un PSE, qui est un véritable  « programme d’ajustement par les coûts »  et  par la privatisation des terres.
Certains risquent de confondre la Demande économique de réduction du « train de vie de l’Etat » que portent les Démocrates Sénégalais, avec la réduction des Dépenses publiques portées par les Institutions de Bretton Woods.
Les premiers portent sur les « Dépenses matérielles et d’entretien » de l’Etat qui ont augmenté de  60 milliards entre 2012 et 2013, et sont prévus à augmenter encore de 27,6 milliards en 2014,  alors que  les seconds portent sur les « subventions à la consommation des ménages et aux intrants agricoles, à  sur la baisse des transferts et ou des budgets   de l’Education nationale et de la Santé publiques ». C’est ainsi que rien que pour l’énergie,  la baisse de la subvention a été  prévue de 2O milliards pour 2014, contre 11 milliards pour le téléphone et 7 milliards pour les logements conventionnés, soit 18 milliards de réduction pour les « Dépenses de train de vie de l’Etat » contre 20 milliards pour la réduction des subventions en faveur du pouvoir d’achat !  
A noter aussi que malgré cette baisse de 18 milliards de ces postes de « Dépenses de train de vie de l’Etat » , les autres postes vont augmenter de manière à ajouter 27,6 milliards à ces « Dépenses de train de vie » par rapport à 2013 !,    
Ainsi, les premiers visent à augmenter les dépenses sociales réduisant le « train de vie de l’Etat »  pour  appuyer le  pouvoir d’achat, tandis que les seconds laminent le pouvoir d’achat,  au profit du remboursement de la dette, tout en épargnant le « train de vie » dispendieux de nos gouvernants.
Donc, dans ce contexte du  retour à  «  l’ajustement structurel »   imputé à l’échec de   « l’accélération de  cadence » qui est son « programme d’actions »,  le départ du Premier Ministre,  via  la  suppression de la Primature, ne devient plus une hypothèse d’école, mais découle  plutôt  de la nécessité  d’ un  « virage autoritariste du régime » que portent les « programmes d’ajustement structurel  par les coûts»,  que de la sanction politique d’un échec.
En effet, notre propre histoire politique a montré, que les  « programmes d’ajustement structurel  par les coûts», nécessitent l’existence d’un  Président de la République «  en première ligne »,  qui « mouille directement le maillot », comme  interlocuteur direct des Institutions de Breton Woods.
C’est pour cela, que pour les besoins de pilotage de la « Nouvelle Politique Agricole » de 1984, de  la « Nouvelle Politique Industrielle » de 1987, dans le cadre du « Programme d’ajustement moyen/long terme  du Sénégal » (PAMLT : 1985/92), le Chef de l’Etat de l’époque avait supprimé la Primature, pour restaurer le régime Présidentiel, en 1984.
Tout le monde se souvient, que la vive résistance  menée par notre peuple contre cette politique de misère et de recul démocratique, nous a valu ce qui a été convenu d’appeler les « années de braise », qui avaient atteint  le sommet des confrontations  lors des élections de 1988 et des évènements qui ont suivi, jusqu’au retour de la Primature en 1991, et l’arrêt des « programmes d’ajustement »  qui avait amené Eliot Berg, Economiste de la Banque mondiale de l’époque, à sortir un livre , intitulé «  Sénégal, ajustement ajourné », dont le titre était révélateur de la nature du tournant de 1991.
Aujourd‘hui, avec le PSE, c’est le retour à « l’ajustement par les coûts »  qui porte le tournant vers un  « régime présidentiel autoritariste », comme la nuée porte la pluie.
Mais, dans le contexte actuel où la CNRI a déposé ses conclusions, et  où les résultats catastrophiques en  terme de croissance économique en 2013 sont connus, un tel scénario de  désaveu    politique  du Premier Ministre ne pourra être perçue par l’opinion,  que comme un échec  de  la Politique définie par le Chef de l’Etat  et que son parti a portée  ouvertement.
C’est pour cela, que certains caciques de la Présidence ont  a eu  recours à un nouvel artifice,  qui consiste à  faire croire, que le Chef de l’Etat devrait s’inspirer de la Constitution des Etats Unis, et non des propositions de la CNRI, pour  proposer l’instauration d’un régime Présidentiel doté d’un Président et d’un Vice Président élu sur un même ticket, qu’ils présentent comme modèle de la Démocratie en Occident !
Mais  ces gens semblent ne pas savoir, que le régime présidentiel américain ne fonctionne que si le Chef de l’Etat dispose d’une majorité dans les deux Chambres du Parlement. Sinon, le système est bloqué au point que, comme cette année,  l’Administration américaine  s’est trouvée dans l’incapacité de fournir nombre de  services de base aux américains, faute de budget suffisant que le Congrès, entre les mains de l’opposition majoritaire, lui  refuse. C’est donc un régime de « blocage du fonctionnement de l’Etat », sur lequel le peuple n’ a aucune influence, tandis que, dans les mêmes conditions, le régime parlementaire devient un « régime d’instabilité institutionnelle », qui  remet la parole au peuple pour débloquer la situation.
C’est pour éviter ce «  blocage » ou  cette « instabilité » , que la CNRI a proposé un « régime de stabilité » en prévoyant dans la Constitution, en cas de non concordance entre la majorité présidentielle et la majorité parlementaire, que le Chef de l’Etat nomme un Premier Ministre sur proposition de l’Assemblée Nationale, qui définit la Politique de la Nation.
La CNRI propose donc un « régime démocratique dans la stabilité », alors que le régime américain est un « régime démocratique de blocage » !
Donc, recourir au modèle américain  qui rend le Président « impuissant » en cas  de perte de la majorité au Congrès,  ne saurait se justifier, du moment que nous disposons d’un projet de Constitution qui donne à Exécutif,  tous les moyens de gouverner démocratiquement,  quelque soient les circonstances. 
Le Président Macky Sall devrait donc éviter d’être poussé,  par ses conseils et les exigences des Institutions de Breton Woods,  à entraîner notre pays en arrière vers les « années de braise ».
Il a à sa disposition un financement alternatif offert par la Chine de 2500 milliards pour ses grands chantiers, avec des prêts sans conditionnalités d’ordre budgétaire ou de privatisation de la terre,  à des taux d’intérêt très bas et des durées de remboursement plus longues, qu’il vient de reconnaître publiquement en Allemagne.
Il a aussi  une alternative coopérative de modernisation de l’exploitation agricole familiale pour l’auto suffisance alimentaire et l’emploi,  portée par l’Union Nationale des Coopératives Agricoles du Sénégal (UNCAS) qui a obtenu un financement de 300 milliards à cet effet,  auprès d’une grande coopérative agricole Suédoise, alors que le PSE attend des investisseurs privés dans l’Agriculture, un financement de  396,6 milliards en contrepartie des 240. 000 hectares qui devront  leur être  attribués !
 Donc, la voie de « l’ajustement par les coûts et par la privatisation des terres » au profit de l’agro business, n’est plus, aujourd’hui, une fatalité.
Notre pays a de réelles perspectives pour sortir de sa situation économique et sociale difficile, pour peu que le Chef de l’Etat, accepte de trouver avec ses concitoyens,  des alternatives aux Programmes d’ajustement Structurel.
C’est la seule voie qui permette de répondre à la Demande démocratique des citoyens, et à leurs demandes économique et sociale, pour lesquelles ils ont porté massivement leurs choix sur Macky Sall, le 25 mars 2012.
 
           Ibrahima SENE           
            PIT/SENEGAL
                                                                                          Dakar le 2 Avril 2014